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Fondateurs
Anouk Simard et Robert Côté, deux comédiens professionnels, sont les initiateurs de ce mouvement artistique local qui a trouvé écho dans leur communauté.
Au début des années 1980, ils ont emménagé sur la Rive-Sud, dans le Vieux-Longueuil, appréciant la quiétude et le cachet de ce quartier. Artistes dans l’âme et ayant tous deux comme héritage familial l’implication dans sa collectivité, c’est pour faire connaître le théâtre et partager leur art, qu’ils ont fondé cet organisme sans but lucratif en 1987, pour les résidents de Longueuil et de la grande Rive-Sud, participant ainsi à l’essor culturel d’une Montérégie en floraison.
Naissance d’un théâtre
Anouk Simard, alors femme de théâtre active dans le milieu théâtral à Montréal et au Québec, devint avec le Carré-Théâtre, ambassadrice du théâtre en Rive-Sud et participa, avec la communauté culturelle montérégienne, à la mise sur pied d’un projet de théâtre à Longueuil.
Confrontés à l’inexistence d’un lieu convenable où se produire à Longueuil, les deux fondateurs trouvent un premier mécène, Monsieur Gaston Véronneau, et aménagent temporairement un café-théâtre dans son centre pour y produire une première création, Urgence aux portes, dans laquelle Hélène Loiselle se joint aux deux comédiens fondateurs. La pièce reste trois semaines à l’affiche et remporte un beau succès « Un petit théâtre qui deviendra grand » Francine Grimaldi, « Urgence aux portes, Découverte à Longueuil… Il est urgent qu’aux portes de Montréal se créent enfin des foyers d’activité théâtrale aussi prometteurs que le Carré-Théâtre… » Michel Vaïs, Revue Jeu no 47, juin 1988.
Dès sa prochaine saison, le Carré-Théâtre reporte d’un an sa nouvelle création et devient partie-prenante d’un projet tripartite entre la ville, le MAC et le Collège Édouard-Montpetit. En 1988, le Théâtre de la Ville voit le jour. La directrice artistique du Carré-Théâtre, Anouk Simard, y voit là une belle occasion, dans cette belle salle toute neuve et bien équipée de réunir un grand nombre d’acteurs, dont plusieurs de renom, et inaugure la salle avec le spectacle Les Contes de la Zone Crépusculaire, de Guy Beausoleil, mis en scène par l’auteur. « Le théâtre est dangereusement vivant et sa santé se manifeste partout dans tous les sens du terme, dernièrement au Quat’sous, au TNM […..] mais j’aimerais m’attarder sur l’originalité et la force de création du groupe Le Carré-Théâtre. » Jean Beaunoyer, La Presse, le 22 janvier 1990.
Un théâtre, au même titre qu’une église, ou un hôtel de ville, est un lieu essentiel dans une société, un lieu où l’on traite de l’humain par rapport à lui-même et par rapport à sa société. Différent des bars, des restaurants, des arénas et des discothèques comme lieu de divertissement, il diffère aussi du cinéma et des musées, invitant à une expérience de proximité unique entre les acteurs qui sont en représentation sur scène, et le public.
« En emménageant à Longueuil, la ville natale de Robert, je me suis tout de suite attachée à ce milieu, j’ai ressenti immédiatement un sentiment d’appartenance, moi qui viens du Saguenay. Cependant Longueuil, alors quatrième ville au Québec, n’avait pas de théâtre, pas de lieu de diffusion pour la culture. Devant le fait qu’il n’y avait rien de ce côté-ci du fleuve, nous avons eu l’idée de donner au public de la région un accès plus large et plus facile à la culture sans avoir à traverser le pont. L’idée n’était pas d’empêcher les gens de se rendre à Montréal, mais plutôt d’offrir de la culture dans son milieu de vie… » Extrait d’entrevue en 1987 avec Anouk Simard pour le Courrier du Sud.
« Carré c’est pour le quartier, le coin, le quadrilatère »
Et depuis 1987, Le Carré-Théâtre fait œuvre de pionnier et trouve son chemin malgré les difficultés de l’établissement sur un territoire vierge. Il travaille à faire découvrir le théâtre, renforce la culture de sa communauté, et continue son épanouissement en inaugurant même un nouveau petit lieu de Théâtre, la salle Carpe Diem, située sous un Café sur la rue Saint-Charles.
Fonder un organisme, développer la culture et par le fait même revitaliser artistiquement et économiquement la rue principale ; donner le droit de jouer, de rêver, permettre à des centaines d’artistes et à des centaines d’élèves de s’exprimer, de se poser des questions fondamentales, de porter un regard sur notre monde, de se découvrir comme être humain, de nos côtés les plus sombres aux côtés les plus lumineux ; enfin apporter un peu de rêve et de poésie sur notre coin de planète ; voilà l’œuvre du Carré-Théâtre du Vieux-Longueuil.
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